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CHroniques du confinement - jour #1

Exclusif ! Suivez en direct le confinement, du premier jour à celui de mon transfert à l'hôpital.



Réveil vers 7h ce matin. C'est toujours 30 minutes de gagnées. Plus de sommeil, peut-être, mais moins d'exercice physique à prévoir dans la journée.


L'excitation du week-end chez les filles est retombée, chacune est concentrée comme pour un départ au collège et au lycée. Petit-déjeuner rapide, passage en salle de bains sans la moindre bagarre (ou presque) et installation derrière les bureaux, moyens informatiques en mains : tablette, ordi, téléphone selon les moyens.


Le wifi n'atteint pas toutes les zones ? Qu'à cela ne tienne, le routeur va être rehaussé, la boîte de Kapla qui ne sert plus depuis des années a enfin retrouvé une utilité.


La boîte, pas les Kapla, je n'allais pas ériger une tour en planchettes pour rehausser le routeur !

Dès les premières minutes, Ecole Directe est en rade, c'était couru d'avance.


Côté client, ce n'est pas mieux, beaucoup ont du mal à se connecter.

Il y a deux France confinées à ce moment-là : ceux qui n'ont jamais été en télétravail et ceux qui maîtrisent parfaitement la configuration maison. Je suis surpris de voir qu'il y en a encore beaucoup ne sachant pas se connecter à Skype.


La personne toxique de la famille appelle à l'heure du déjeuner pour nous raconter par le menu sa matinée de découverte. C'est une avalanche de sujets qui me font bien rire. La manière dont elle nous détaille cela est ridicule : "j'ai planté ma connexion ADSL avec la video-conférence en Skype" ou "c'est compliqué de travailler à distance, ça va être long et ça va durer 3 mois, c'est la belle-sœur du gendre de la nièce de Macron qui l'a dit".


Ma femme est partie remplir la voiture de provisions et de carburant. Nous prévoyons de fuir Paris en catimini lorsque la loi martiale annoncée par la toxique sera en vigueur. Et tant pis si l'armée nous exécute, il faut bien mourir de quelque chose. Paris a des airs de désert des Tartares (l'ennemi est invisible) et les files d'attente devant le Monoprix ne ressemblent pas à celles de la Russie d'antan : un mètre d'écart entre les personnes, tout se perd.


Il y a des petits vieux qui errent partout dans les rues et au Monop'.

J'appelle donc mes parents qui me rassurent parce qu'ils ont des provisions. Mais de toutes les manières, ils aiment bien et continueront de sortir deux fois par jour pour faire vivre les petits commerces de proximité et conserver leurs habitudes : loto, journal, traiteur, boucherie, super U. Ma mère hypocondriaque remarque juste qu'il y a des gosses en bas âge avec leurs parents obligés de les emmener faire des courses, ce n'est pas très sain de balader ainsi des nids à microbes dans la rue.


Un collègue pense qu'il faudrait confiner tous les vieux et fragiles, c'est tout le contraire. Mes parents commencent à être âgées mais n'ont pas encore compris les risques encourus.


Tout va bien.


Jour 1, temps gris, la nuit va tomber.

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