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  • Photo du rédacteurEd Arty

Chroniques du confinement - jour #8

Je ne sais pas pour vous, mais j'avais hâte de reprendre le travail après le week-end. Même deux comités un peu pénibles ne m'ont pas sabré mon dimanche soir qui est devenu un moment paisible : pas de chemises à repasser pour la semaine, une sorte de continuité dans le fait de rester à la maison. J'ai pris mes petites habitudes : le fauteuil légué par ma grand-mère me sert pour mon petit café du matin, la pause bonheur de 9h.

Mon week-end s'est très bien passé, merci, et le vôtre ? J'ai effectué ma première sortie en 7 jours hier dimanche pour aller chercher le pain. J'ai coché que j'allais prendre l'air mais je ne sais pas trop comment la police aurait interprété mon retour avec les baguettes sous le bras, comme tout parisien qui se respecte.

Il faudrait une dérogation spéciale parisien qui promène sa baguette, tel un animal de compagnie.

A part ça, je n'ai strictement rien fait. J'ai limité mes soirées whisky à deux mais il est certain que l'alcoolisme en France va en prendre un coup et qu'il y aura une mortalité-conséquence du confinement, sur le long terme. Aucun apéro-Skype me concernant, je dois être trop vieux, mais une télé-réunion familiale avec grands-parents (mes parents) et petits-enfants. Séance de pendu sur le tableau blanc partagé. On s'arrête à 8 traits, comme le nombre de jours de confinement.

Trois soirs d'applaudissements à 20h à la fenêtre, ça crée des liens avec les voisins auxquels on ne parlait jamais, surtout parce qu'ils sont dans l'immeuble d'en face. Certains nous filment (nous sommes des phénomènes, un par fenêtre) et d'autres applaudissent. Les rares passants ne réagissent pas et défilent sous les clameurs et les claps. Ca fait de plus en plus de bruit dans le quartier, de soir en soir. Je crois qu'à la fin tout le monde hurlera "laissez-nous sortir" !

Le plus intéressant est le phénomène "fenêtre sur rue" qui se produit. On apprend à faire connaissance de ses voisins. La moitié des appartements de l'immeuble d'en face étant du Airbnb, il ne reste plus grand monde à observer. Ce n'est pas réellement un esprit voyeur, c'est juste qu'il n'y a pratiquement plus d'activité dans la rue, tout mouvement est épié. Est-ce ainsi dans tous les quartiers, même les plus fréquentés des grandes villes ?

Toujours est-il que je guette et j'espère. Non pas la jeune fille qui essaye de bronzer en bravant les températures hivernales, mais autre chose, un drame ou une rencontre entre voisins, je ne sais pas…
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