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  • Photo du rédacteurEd Arty

Chroniques du confinement - jour #9

Les idées saugrenues viennent toujours de moi. Pourtant je suis le chef de famille, mais je ne cache pas mon esprit un peu fantasque à mes enfants. Peut-être par volonté de contraste avec mes parents. Peut-être tout simplement parce que je tiens à être moi-même à l'avenir, dans cette deuxième moitié de vie que j'ai entamée, et peut-être même sérieusement entamée vu les risques qu'encourt l'humanité !


Donc nous avons commencé à écrire, sous mon impulsion et au crayon à papier, des bâtonnets sur la porte d'entrée. Comme les prisonniers, nous comptons les jours. Il y en a 8 et nous avons décidé que chacune des filles ajouterait le sien, à tour de rôle, après les applaudissements de 20h. Nous avons laissé suffisamment de place pour tenir un siège. Interdiction de dessiner des pendus sur la porte.



Tant que nous aurons le moral, tout ira bien. Aucun de nous n'est malade et personne n'est signalé dans notre immeuble, ce qui n'est pas le cas de tous nos amis.

Nous avons enregistré le premier décès dans la famille éloignée, c'est ainsi, une personne âgée et déjà malade qui serait morte dans quelques mois.

Le rapport à la mort évolue à mesure que nous réalisons qu'elle rôde et nous guette. Chose plus légère, inéluctable. Je sais bien que je penserai cela tant qu'elle restera un peu éloignée et que le moral sera bon. Cela pourrait basculer d'un seul coup.

Pour finir sur une note un peu plus légère, retour sur les amants secrets qui ont dû chacun rentrer dans leurs familles respectives. Elle avec son mari et ses enfants, lui avec sa femme et ses enfants. Impossible de se retrouver, comme auparavant, le soir après le travail ou entre midi et deux. Les échanges de messages battent leur plein, le désir est réfréné, des familles semblent soudées et pourtant un pont étrange et secret circule entre deux foyers confinés qui ne se connaissent pas…

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