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Le Uber du consultant

Dernière mise à jour : 5 mars 2020

Cet article est très sérieux. L'en(v.f)er(s) du décor du monde du conseil est décrit avec humour dans le livre (lien ci-dessus)


C'est le saint Graal visé par tous les entrepreneurs ayant quelque peu fricoté dans le monde du conseil : créer le Uber du consultant. Un système idéal où les charges sont portées par les consultants et où la marge est maximale. Un peu réducteur, certes, mais il faudrait un traité pour argumenter sur les avantages et inconvénients pour chacune des parties de ce jeu.


Nous assistons en ce moment à une explosion du nombre de start-ups dont le credo est le même : être le réseau d'excellence des consultants indépendants. Il s'agit pour elles de se créer un vivier de consultants, triés ou non sur le volet, pour être en mesure d'alimenter les clients en recherche.


Seulement voilà : j'ai passé énormément d'entretiens "de sélection" après lesquels j'ai bien évidemment été retenu, pour ensuite ne jamais recevoir la moindre proposition de mission. Que de temps perdu de mon côté, uniquement pour alimenter le vivier de ces entreprises !

Le modèle peut fonctionner pour les consultants très techniques : développeurs ou experts, dont certains ne travaillent qu'à distance, gagnent la mission sans rencontrer le client. Les prestations les moins chères, en général.


Pour les missions plus complexes, bien connaître le consultant est indispensable pour espérer présenter son profil, puis enfin lui faire rencontrer le client. Nombre de sociétés fonctionnent sur un système complètement déshumanisé : une offre de mission nous est poussée, nous regardons et remplissons en ligne un formulaire pour postuler - souvent inadapté - pour répondre aux questions qui nous sont posées et glisser notre CV.


Rien n'est prévu pour nous vendre et convaincre d'obtenir une entrevue. Le client reçoit une pile de CV et, comme il n'a souvent qu'une idée imprécise de ce qu'il lui faut réellement, il sélectionne selon son point de vue et non en suivant l'aide qu'on lui apporte lors des entretiens… puisqu'il n'y a pas d'entretien.



J'ai par exemple reçu une offre où l'on me demandait d'être expert en cybersécurité et big data. Il s'agissait d'une mission de direction de projet, c’est-à-dire de pilotage. Le client ne regardera sur mon CV que l'expérience en cybersécurité et big data, mais très peu en direction de projet, alors qu'il eut été plus intelligent de regarder si je pouvais traiter des sujets techniques dans le cadre de mes compétences principales en direction de projet.


Certains de ces "Uber" pour consultants rigolent en voyant nos tarifs, d'autres jouent le jeu sérieusement en se disant qu'ils ne parviendront jamais à nous vendre. Tout le monde ne peut être indépendant chez les consultants. Tout le monde ne peut vendre du consultant. Car il y a une action commerciale à mener. Car une connaissance du client est indispensable.


Un Uber attend que la machine lui rabatte des clients. Il a de fortes chances de travailler dans la journée. Suffisamment ? Rien n'est moins sûr.


Un Uber des consultants a besoin d'intelligence émotionnelle et de conseil, avant même le démarrage de la mission.

Le Uber des consultants est un système qui ne peut pas fonctionner, sinon les SSII/ESN et cabinets de conseil l'auraient déjà inventé, ne vous inquiétez pas !

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